Aidez-moi, j'ai mal pigé!!

J'étais en TD d'anglais pendant lequel nous regardions un documentaire sur la ségrégation raciale aux USA (dans les années 1960). Ils expliquaient qu'à cette époque dans beaucoup d'États (du Sud notamment) les mesures de ségrégation allaient jusqu'à faire de chiottes pour Blancs et des chiottes pour Noirs, des salles d'attentes pour Blancs et des salles d'attentes pour les "Colored" (comme disaient les blancs là bas...), même chose pour les bus, les écoles, les fontaines pour boire dans la rue, etc.
Ils montraient des images de Noirs pendus avec des écriteaux ("Ce nègre a voté" ou encore "a violé une blanche" etc), ils expliquaient que si un Noir avait des rapports sexuels avec une Blanche, il était exécuté pour viol (après, bien sûr, un procès... équitable: un juge membre du Ku Klux Klan, des jurés membres du Ku Klux Klan etc)
Bref, une explication détaillée sur ce que pouvait être une ségrégation raciale entérinée par la Loi.

Une voix s'est alors levée. Une jeune demoiselle qui dit "In France, it the same thing"... devant l'étonnement du prof (un vrai ricain qui a fait le 'Nam) elle se mit à expliquer (dans un mélange d'anglais et de français) qu'il existait en france une ségrégation comme aux USA mais, pas légale...
Que cette ségrégation n'était pas raciale mais sociale avec des écoles pour pauvre et des écoles pour les bons élèves etc
Enfin, un exposé pas franchement clair et pas franchement argumenté où la France se voyait transformée en "Sweet Home Alabama"...

Euh, moi j'ai pas pigé... Alors, je vais vous faire part de mes impressions et pis, vous me direz si je suis franchement con ou si on peut encore me récupérer...

Je pense que l'injustice sociale existe en France. Mais, d'une part elle ne fait pas tout parce qu'il existe des personnes qui s'en sortent plutôt bien malgré un départ dans des écoles moins favorisées que d'autres... Mais ceux là, on en parle finalement peu parce que c'est plus marrant de critiquer un système (qui reste toujours critiquable) plutôt que d'oeuvrer pour qu'il s'améliore.
Deuxio à la fac de droit d'Aix (et je pense que c'est dans toutes les fac de France pareil) il y a des élèves issus de toutes les couches sociales et de tous les milieux socio-culturels (ya même des monégasque! ) et ce, dans tous les diplômes et toutes les mentions de diplômes.
Tertio, je n'ai pas vu d'amphis pour pauvres et d'autres pour riches dans ma fac ni ailleurs (mais peut-être que ça existe, j'ai pas fait toutes les facs), ou de chiottes pour blancs et de chiottes pour asiatiques, et d'autres pour kabyles, etc (la seule ségrégation c'est Fille/garçon, mais c'est parce que les chiottes des filles sont vachement plus crades que ceux des garçons... gné!)
Je pige pas... c'est vrai qu'en France l'Éducation Nationale telle qu'elle est faite aujourd'hui mérite un VRAI et REEL changement pour respecter l'Égalité (ça passe par l'uniforme et l''amalgame" des enfants, je pense), mais que cette réforme ne peut aller qu'avec un changement de la société. M'enfin, pensez vous qu'il existe une VRAIE ségrégation TANGIBLE (même si implicite et pas prévue par les Textes de loi et autres) en France?

oui elle existe quand même un peu. Plus au niveau de la Fac car le gros du "nettoyage" a été réalisé avant, mais plus tôt.

La fameuse carte scolaire, qui fait aujourd'hui débat, était sensé présente plein d'avantages, dont celui d'assurer un minimum de déplacement aux élèves, planification des ouvertures ou fermeture des classes en fonction du nombre d'élèves à prévoir...

Mais voila le problème c'est que selon les zones la qualité de l'enseignement n'est pas la même. ce n'est pas la qualité intrinsèque du professeur, mais son expérience pure qui est mise en cause ici. Les jeune prof inexpérimentés, sont il est bien connus , envoyés en priorité dans les zones où les professeurs agrégés ne vont pas, c'est à dire les zones pauvres. (Pour ce qui est de la grande majorité). De plus cette répartition implique à un moment que les personnes vivant dans des quartiers favorisés envoient leurs enfants dans le même bahut et que ceux des quartiers défavorisés ou avec des tensions sociales en font de même.

Bien entendu il reste la solution du privé... mais je vous laisse deviner dans quelle catégorie sont les familles qui peuvent se permettre de payer les études de leurs enfants (indice : ils ne touchent ni le chômage, ni le RMI)

résultat personne ne sort de chez lui. Bien entendu celà est moins vrai dans les villes petites ou moyennes... encore que, ... y'en a où il y a deux collèges^^

enfin bref tout ça pour dire que à mon avis et même si on est très loin des pratiques type KKK, il existe bien une injustice scolaire en France. D'autant que les gamins des zones sensibles sont en général ceux qui ont le moins d'accès aux livres et disposent d'un environnement moins propice au développement de la culture générale (z'ont d'autres priorité : bouffer). Donc en fait ceux sont eux qui devraient bénéficier d'un meilleur encadrement scolaire...

ceci dit il est vrai que certaines personnes (beaucoup, même, et bien heureusement) arrivent à sortir la tête et à pousser des études... reste à savoir quelle proportion (d'après vous combien d'eleves par classe dans un collège huppé, et combien dans les cités? on parle de l'effectif au complet, hors absentéisme)?

Pour ce qui est des pourcentages, je suis pas bon. J'ai vu d'expérience que des élèves dits favorisés ont autant de "chance" de devenir des gaspillages (échec scolaire volontaire ou non) de force vive qu'ailleurs, maintenant je ne connais que Pertuis.
D'autre part, il est certain que le contexte économique ne donne pas spécialement envie de se bouger, de réussir... surtout dans les "friches" (quel mot bucolique pour définir la ruine économique) industrielles de certaines régions de France.
Maintenant, je suis favorable à une réforme en profondeur du système; avec de l'autorité (pas de l'autoritarisme! c'est pas pareil), de la cohérence et de la justice. Avec un réel amalgame des des élèves (tout comme un réel brassage social au niveau de l'urbanisme - ce qui est prévu au Code du même nom- afin d'éviter les îlots de pauvreté etc...)
Enfin, bon... on est pas rendus.
"Mais moi je pense qu'il nous faudrait une bonne guerre, bordel, comme en 14 ah... "
Tais-toi pépé, prends tes gouttes!